"Il n'est certainement aucune région du monde entier qui connaisse des histoires aussi lugubres et aussi macabres que la région des "bancs" de Terre-Neuve" p.26
"L'histoire des mousses, véritables martyres et véritables souffre-douleurs du bord, enfants de 13 à 16 ans, qu'on force à accomplir des travaux d'une durée et d'une dureté que la morale condamne" p.32
"L'histoire de ce pauvre enfant que le navire hôpital trouva couvert de plaies résultant de mauvais traitements, et qui mourut peu de temps après"
"Les flots de Terre-Neuve savent encore des histoires plus lugubres, les histoires des drames de la méchanceté, de la brutalité, de la sauvagerie et de l'inhumanité de certains capitaines" p.35
"Ici, un malade : on prépare un grand sac, deux ancres de doris, et mouille !..." p.41
La "Grande Pêche" à la morue à Terre-Neuve débute en France à la fin du XVème siècle et atteint son apogée au début du XXème siècle avec près de 500 bateaux, goélettes ou trois mâts, embarquant plus de 10000 hommes.
La vie sur les voiliers est d'une extrême dureté et c'est en 1894 qu'est fondée la Société des Oeuvres de Mer "pour apporter sur les lieux de pêche même, des secours matériels, moraux et religieux, aux marins isolés et retenus pendant de longs mois loin des leurs, en des mers tourmentées".
Le Père Yvon fera plusieurs "campagnes" de pêche dans les années trente sur les bancs de Terre-Neuve. Passant d'un bateau à l'autre, il rendra visite à des milliers de pêcheurs et sera le témoin oculaire de "l'enfer sur la mer".
Il nous raconte ici ce qu'il a vu, entendu, vécu. Son récit est authentique et d'un immense réalisme. Nul autre que lui n'a mieux décrit l'existence "terrifiante" de ces hommes que l'on a appelés "les forçats de l'océan" ou "les Bagnards de la Mer".
